L'ART DU SUCCES

L'ART DU SUCCÈS
L'ART DU SUCCÈS © Geoffrey Dyson, Pulloff theatres-Music: Jerome Baur L'ART DU SUCCÈS © Geoffrey Dyson, Pulloff theatres-Music: Jerome Baur

musique de théâtre

musique et sound design : Jérôme Baur

EXTRAIT

jerome baur, music · Theater - Art du Succès

Pulloff Théâtres, Lausanne - Suisse, 2007

L'ART DU SUCCES de Nick Dear

Londres, 1730... Entre alcool, drogues, sexes et pubs malfâmés, au travers des exécutions et des intrigues politiques de la reine Caroline d'Angleterre et du premier ministre Walpole (tous personnages historiques), le peintre William Hogarth et l'écrivain Henry Fielding lancent les bases de ce qui deviendra les droits d'auteur !

PRESSE

Jouissive décadence sur la scène du Pulloff à Lausanne en Suisse. Geoffrey Dyson présente une création teintée de luxure et d’épouvante à Lausanne: on adore. Critique.

ANNE-SYLVIE SPRENGER
Publié le 17 février 2007
 

ENVOÛTANT ! L’art du succès: une atmosphère digne des meilleurs films d’épouvante. / DR. Culture.

Il est des spectacles atypiques, qui, quelles que puissent être leurs faiblesses, resteront gravés dans les esprits. Ainsi de L'art du succès du Britannique Nick Dear, monté par Geoffrey Dyson au Pulloff, à Lausanne.

L'ambiance est celle de la Londres du XVIIIe siècle, entre ruelles gorgées de brouillard et salons privés où coulent l'alcool et les substances riches du désir assouvi à toute vitesse en échange de quelques pièces. Car il faut bien le dire, L'art du succès se vautre dans la luxure et la saleté, mais de manière si pertinente, drôle et fantasmatique que l'adhésion est totale. Même plus: jouissive.

Et pourtant, monter cette pièce aux multiples intrigues relevait de la pure gageure. Pas moins de onze personnages (joués par neuf comédiens) se bousculent dans ce texte qui tient autant de la satire sociale (le bon catholicisme versus les joies de la luxure), politique (la question de la censure et la propriété d'une œuvre d'art) et humaine.

La pièce met en effet en scène deux artistes, le peintre William Hogarth (Frank Semelet) et l'écrivain Henry Fielding (Pierre Banderet) en proie avec les desiderata de la reine Caroline et du premier ministre Walpole (tous personnages historiques). Mais au cœur de ce récit, l'auteur dessine avec intensité des drames personnels plus déchirants.

Ainsi de cette meurtrière en prison, Sarah, (sublimement interprétée par une Sibylle Blanc, rageuse et dévastée) qui veut, à la veille de son exécution, à tout prix récupérer le portrait qu'on a fait d'elle. Ou encore de Louisa, la prostituée au cœur brisé sous le costume de diablesse (Anne-Catherine Savoy) et Jane (Virginie Meisterhans), l'épouse aux désillusions de bonne paroissienne.

A ces douleurs noires, répond un humour féroce, diablement enjoué et subversif, dont le moment le plus désopilant restera la scène où le ministre se déculotte sous les yeux tyranniques d'une reine joueuse. Ou encore le personnage irrésistible de la meneuse de bordel, interprétée avec feu par Sara Barberis.

Geoffrey Dyson nous offre ici un spectacle atypique: au décor épuré, fait de seules piles de feuilles imprimées amovibles, répond une atmosphère digne des meilleurs films d'épouvante, jets de lumière vaporeux et bande-son où se répondent cris et chants d'église. Intense et envoûtant.

DOSSIER THEATRE

CREDITS

Sur scène : Sarah Barberis, Sibylle Blanc, Virginie Meisterhans, Anne-Catherine Savoy, Pierre Banderet, Bernard Escalon, Jean-Gabriel Chobaz, Franck Semelet, Edmond Vullioud

Traduction: Antoinette Monod et Geoffrey Dyson
Scénographie Nicole Grédit
Lumière : Alain Boon
Costumes : Diane Grosset
Look : Viviane Lima
Musiques et sound design : Jerome Baur 

GALERIE